
Samantha Arnold Member Name
Transactions et conformité

Tim Flower Member Name
Directeur technique
Si la pandémie de COVID‑19 a perturbé les activités des entreprises partout dans le monde, l’aggravation de la crise environnementale demeure le plus grand danger à l’échelle planétaire. Il n’a jamais été aussi nécessaire pour les entreprises manufacturières d’intensifier leurs efforts au chapitre du développement durable et de renforcer leur résilience à l’égard des répercussions climatiques futures. Les investisseurs, les prêteurs, les assureurs et d’autres intervenants s’attendent de plus en plus à recevoir des rapports transparents et uniformes sur les risques climatiques, le développement durable et la performance globale sur le plan environnemental, social et de la gouvernance (ESG). Nous nous attendons à ce que la divulgation financière volontaire relative aux changements climatiques et à la nature soit généralisée et à ce que la tendance à la divulgation obligatoire progresse.
Comment pouvez-vous relever ces défis, et sur quoi devriez‑vous concentrer vos efforts?
Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques
Il existe un nombre incroyable de normes et de lignes directrices en ce qui concerne les rapports sur la responsabilité environnementale et sociale et la gouvernance, de même que sur le développement durable. Le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (TCFD) devient rapidement la plateforme privilégiée sur les risques climatiques. Fondé en 2015, il offre un cadre permettant aux sociétés et aux institutions financières d’évaluer et de gérer les liens de dépendance financière et les impacts liés aux changements climatiques, ainsi que d’en rendre compte. Le TCFD couvre quatre secteurs clés : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques, ainsi que les indicateurs et les cibles à court, à moyen et à long terme.
La communication au TCFD de l’information financière relative aux changements climatiques est déjà obligatoire en Nouvelle‑Zélande et le sera au Royaume‑Uni à partir de 2023. Un groupe de travail a également été formé à l’image du TCFD et sera appelé « Groupe de travail sur l’information financière relative à la nature » (TNFD). Le TNFD vise à faciliter l’évaluation des risques liés à la nature (comme la perte de biodiversité et la déforestation) et à faire en sorte que les investissements financiers dans le monde suscitent des résultats bénéfiques pour l’environnement, plutôt que des résultats dommageables.
Répondre aux exigences du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques
De nombreuses entreprises manufacturières en sont aux premières étapes du processus de conformité du TCFD. Dans cette optique, voici certaines observations pratiques à l’appui d’une stratégie intégrée et valable relativement aux changements climatiques.
1. Ne pas se laisser submerger par la tâche qui vous attend.
La prise en compte des risques climatiques et la gestion de ceux-ci ne sont pas très différentes des types d’évaluation et de gestion des risques que les entreprises entreprennent au moins une fois par année. Le TCFD n’est qu’un nouveau volet à intégrer à votre gouvernance, à votre stratégie et vos procédures existantes. Un portail de connaissances [anglais seulement] a été mis sur pied, et du soutien y est offert non seulement par le TCFD, mais aussi par des consultants spécialisés. Un consultant peut vous aider à gérer les risques et les possibilités liés au climat en vous fournissant des avis indépendants sur votre secteur et en mettant en commun son expérience à des fins d’analyse comparative.
2. Réduire les incertitudes liées aux risques physiques peut permettre d’atténuer les risques financiers.
Il est possible de présenter un profil prospectif de risque climatique valable aux financiers et aux assureurs en adoptant une approche cohérente à l’égard des risques liés au climat et en tenant compte d’une gamme d’impondérables. À titre d’exemple, bon nombre d’entreprises doivent déjà faire face à de graves risques physiques découlant des répercussions des changements climatiques sur un ou plusieurs de leurs sites (crues soudaines, chaleur, sécheresse, etc.). Cela peut amener les parties concernées à percevoir un risque général accru pour l’entreprise, qui s’accompagne d’une augmentation des primes d’assurance et du coût du financement, et ce, avant qu’elles tiennent compte de risques physiques chroniques plus diffus comme les changements à long terme des températures, du niveau de la mer ou des précipitations. Une approche indépendante et cohérente de gestion du portefeuille par rapport aux risques et aux possibilités liés au climat est susceptible d’améliorer la position globale de votre entreprise à l’égard des risques grâce à une prise en compte proactive des changements climatiques.
3. Tenir compte des risques transitoires et recherche de possibilités.
Pour de nombreuses entreprises, les risques transitoires peuvent être plus immédiatement importants que les risques physiques. Les risques transitoires sont associés à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone et découlent d’exigences opérationnelles (p. ex. changement des politiques, évolution des lois et possibilité de poursuites judiciaires), ainsi que d’attentes sociétales (p. ex. normes relatives à la réputation et changement des comportements). Un exemple clé est le virage que de nombreux constructeurs automobiles ont pris vers la fabrication de véhicules électriques. Les adaptations requises peuvent être difficiles et doivent être motivées par la poursuite de nouvelles finalités d’affaires. Elles engendrent par ailleurs des possibilités grâce à l’innovation technologique et aux gains d’efficacité. Tirer parti de ces possibilités peut offrir des avantages immédiats et aider les fabricants à progresser vers la carboneutralité.
4. Accent sur ce qui est utile à la prise de décisions et les préoccupations importantes.
Les recommandations du TCFD sont décrites comme visant l’obtention de renseignements prospectifs utiles à la prise de décisions. Autrement dit, vous devriez vous attarder à l’examen et à la gestion des risques climatiques qui ont une incidence directe sur vos objectifs d’affaires ultimes, plutôt que d’essayer de rendre compte de tous les aspects possibles. Déterminez des seuils pratiques d’importance relative de façon à ce que vous puissiez établir l’ordre de priorité de vos ressources et les circonscrire relativement aux principales variables qui exerce une influence sur votre entreprise. Une opinion indépendante peut souvent contribuer à définir l’importance relative et à orienter les efforts.
5. Exploration d’un éventail de scénarios climatiques.
Pour assurer l’avenir de votre entreprise, vous devez envisager un éventail de scénarios climatiques plausibles qui tiennent compte de multiples variables et de diverses échéances. Il s’agit d’une approche plus complexe que la simulation de crise à la suite des répercussions d’événements ponctuels à des moments précis. L’approche vous donnera toutefois une idée d’ensemble plus fidèle de l’incidence que les risques climatiques pourraient avoir sur votre entreprise. Comme les risques liés aux changements climatiques ne sont qu’une variable additionnelle à intégrer à l’éventail de vos scénarios opérationnels potentiels, il faut les envisager attentivement afin d’adapter votre entreprise aux scénarios climatiques les plus pertinents.
6. Détermination de cibles fondées sur les données scientifiques et considérations relatives aux émissions de portée 3.
De nombreuses entreprises manufacturières sont déjà en mesure de déclarer les émissions de portée 1 (directement liées au processus de fabrication) et les émissions indirectes de portée 2 (comme la consommation d’énergie). Ces quantifications du TCFD peuvent être basées sur les mêmes activités de production et la même collecte de données sur les émissions que celles que dictent les exigences en matière de planification et d’obtention de permis. La portée 3 est plus difficile pour beaucoup d’entreprises, car elle s’étend à la chaîne d’approvisionnement. Par exemple, quelle quantité de déchets vos fournisseurs et vous‑même produisez-vous, et où vont-ils? Le rajustement des activités de la portée 3 pourrait créer des possibilités de changement durable à long terme et même des avantages financiers. Il est important de prendre le temps d’établir une base de référence appropriée, de déterminer la variable de dénomination aux fins de normalisation (le cas échéant) et d’établir des cibles fondées sur des données scientifiques et assorties de voies de mise en œuvre et d’évaluation clairement définies. Ces choix deviennent la norme pour toutes les comparaisons futures.
7. Tirer des leçons de la pandémie de COVID‑19.
L’émergence de la pandémie de COVID‑19 a démontré notre vulnérabilité aux perturbations majeures. La COVID‑19 augmentera-t-elle notre sentiment d’urgence à nous attaquer aux autres risques auxquels nos entreprises sont confrontées et nous forcera-t-elle à envisager d’un nouvel angle les risques liés au climat et à la nature? Une leçon très positive que nous pouvons tirer de cette expérience est que les entreprises sont capables plus que jamais de mettre en œuvre des changements rapides et de s’y adapter. Si nous arrivons à tirer parti de l’agilité et de l’innovation accrues dont nous avons fait preuve durant la pandémie de COVID‑19, nous serons peut-être en mesure d’accélérer la contribution du secteur manufacturier à la lutte aux changements climatiques et de faire un pas important vers un avenir plus durable.
Si vous souhaitez discuter avec l’un des spécialistes de Golder de la façon dont vous pouvez établir votre stratégie de gestion des risques liés au climat et à la nature, vos stratégies d’évaluation et d’atténuation des risques, votre analyse des données et votre divulgation de renseignements financiers, veuillez communiquer avec Samantha Arnold ou Tim Flower.