Au centre de nombreuses villes, les espaces verts sont comme des bijoux. Ils sont précieux, surtout dans les régions à forte densité de population, où les seuls grands espaces extérieurs accessibles aux résidents sont les parcs. Ils sont rares parce que bien des grandes villes n’ont pas prévu suffisamment d’espace pour les parcs publics. Et, comme les bijoux, ils ont tendance à être petits.
Toutefois, même si, comme une pierre précieuse qui n’est pas agencée à d’autres pour former un beau collier, les espaces verts ne sont pas toujours impressionnants en soi, lorsqu’ils sont reliés, ils ont la capacité de changer un paysage urbain. Individuellement, les petits parcs peuvent ne pas sembler offrir beaucoup d’avantages, mais, une fois reliés par des voies sécuritaires sans véhicules, ils améliorent la qualité de vie en offrant des endroits propices pour courir, marcher et faire du vélo.
Ce phénomène est présent dans le centre de Toronto, l’une des régions métropolitaines dont la croissance est la plus rapide au monde, où Golder a participé à la création d’une « chaîne » de pistes cyclables et piétonnières qui relient plusieurs petits parcs, afin d’offrir une expérience plus vaste aux résidents.
Au cours des dernières années, la croissance a été exponentielle à l’ouest du centre-ville de Toronto. C’est le cas entre autres dans le quartier couru de Liberty Village, où les usines et les entrepôts du XIXe siècle ont été transformés en logements pour les travailleurs du secteur de la haute technologie, en plein essor à Toronto. On retrouve ainsi une forêt de plus en plus dense de tours d’habitation résidentielles qui surplombent les petits espaces verts du secteur.
Parmi les espaces verts disponibles, on compte les terrains de Fort York, une fortification reconstruite, érigée par les autorités coloniales britanniques au début du XIXe siècle pour protéger la ville alors naissante. Au sud de Fort York, les résidents peuvent accéder au vaste espace public qui longe la rive nord du lac Ontario. Notre premier défi consistait à fournir aux utilisateurs du parc un moyen sécuritaire de traverser deux couloirs ferroviaires très fréquentés, chacun avec de multiples voies ferrées. Le second avait trait aux sols contaminés du secteur.
Un travail d’équipe pour optimiser l’utilisation des ressources
En 2014, Golder s’est jointe à l’un des trois groupes en lice pour le projet de Garrison Crossing. L’équipe comptait parmi ses membres Pedelta Canada Ltd, qui fait partie d’une entreprise de renommée mondiale spécialisée dans la conception de ponts novateurs. Le processus d’appel d’offres comprenait une assemblée publique tenue à Fort York, au cours de laquelle chaque équipe a décrit sa vision du projet et les résidents ont pu formuler des commentaires. En tant que membre de l’équipe ayant remporté le contrat, Golder avait un double rôle, environnemental et géotechnique. CreateTO a octroyé le projet et l’a dirigé au nom de la Ville de Toronto.
Golder a examiné les données existantes de caractérisation du sol pour conseiller l’équipe de projet sur les stratégies de gestion des sols de déblai liées à la construction du pont. Elle a également examiné la conception de la partie terrestre du pont nord et celle du parc connexe afin de vérifier qu’elles étaient conformes au plan de gestion des risques, ainsi qu’au certificat d’usage du bien dans le premier cas. Pour gérer les sols contaminés, y compris le remblai placé sur le site plusieurs années auparavant, Golder a nivelé et recouvert les zones touchées de façon à satisfaire aux exigences réglementaires établies pour les parcs.
L’un des défis consistait à faire en sorte que la partie terrestre du pont soit assez petite, pour éviter de prendre l’espace du parc et réduire au minimum les impacts sur le site patrimonial de Fort York. Golder a donc conçu des fondations superficielles et profondes pour les ponts, les rampes et les murs de soutènement. Les deux ponts distinctifs en acier inoxydable (les premiers du genre en Amérique du Nord) sont relativement légers, mais les fondations devaient tenir compte de la charge exercée par le vent sur les grandes arches en acier. Golder a également évalué les impacts des nouvelles culées et leurs interactions avec les murs de soutènement existants le long de la voie ferrée.
En plus d’utiliser efficacement les terrains disponibles, le projet devait être un exemple de bonne utilisation des fonds publics. Golder a offert du soutien à l’équipe de conception et de construction tout au long de sa réalisation. Elle a ainsi contribué à la réduction des coûts et au respect des échéanciers, grâce à sa vaste connaissance et à sa grande expérience des conditions du sous-sol du secteur.
Le projet de Garrison Crossing est ouvert au public depuis 2019. Il améliore l’accès au secteur riverain et offre une ressource récréative à une population croissante, dans un endroit où chaque parcelle d’espace vert est chérie.
