Dans la capitale d’un pays fondé sur le rêve d’un chemin de fer transcontinental, la gare Union d’Ottawa a toujours brillé. Inauguré en 1912, le majestueux édifice de style Beaux-Arts domine la Place de la Confédération et fait face aux édifices du Parlement. Au cours des décennies écoulées depuis la redirection du trafic ferroviaire de la ville vers une nouvelle gare, le bâtiment et ses structures ajoutées se sont transformés en centre de conférence. Mais aujourd’hui, le complexe s’est vu confier un nouveau rôle prestigieux, celui de siège temporaire de l’instance législative supérieure du Canada, le Sénat.
Cette mesure était nécessaire pour que le Sénat ait un endroit où se réunir pendant la fermeture de l’édifice du Centre, qui est normalement le siège du Sénat et de la Chambre des communes, pour des travaux de remise en état. La Chambre des communes se trouvant temporairement dans l’édifice de l’Ouest, le Sénat avait aussi besoin d’un endroit où loger. Services publics et Approvisionnement Canada a donc décidé de rénover et de moderniser l’ancienne gare pour servir de domicile provisoire au Sénat.
Bien que les chariots transportant des malles et des valises aient disparu depuis longtemps, le bâtiment centenaire avait, lui, son bagage métaphorique. On a donc appelé Golder à l’aide.
Amiante, plomb et crin de cheval
Le rôle de Golder consistait à surmonter certains défis pour permettre la poursuite du projet. Nous avons ainsi fourni un large éventail de services, y compris l’hygiène industrielle, la santé et la sécurité, la géotechnique, ainsi que la mise au point d’un moyen de gérer les matières dangereuses, les eaux souterraines contaminées et la qualité de l’air intérieur. Notre participation a commencé en 2014.
En ce qui concerne la santé et la sécurité, l’une des premières tâches de Golder a été de déterminer où se trouvaient les dangers potentiels. Nous avons entre autres réalisé des ouvertures exploratoires dans les murs. L’équipe de Golder a travaillé en étroite collaboration avec les architectes et les ingénieurs en structures du projet, qui devaient également voir ce qui se trouvait derrière les murs, afin que les mêmes ouvertures puissent servir aux deux types d’enquêtes.
Golder a aussi rapidement participé à la préparation des protocoles de santé et de sécurité pour tout le personnel travaillant sur le projet. Ces protocoles étaient à utiliser dans les situations telles que le traitement de toute matière dangereuse découverte sur le site. L’amiante utilisé par les constructeurs du début du XXe siècle constituait un défi. Cet ancien « matériau miracle », autrefois prisé pour ses propriétés ignifuges, mais qui, depuis, s’est révélé cancérogène, était présent dans tout le bâtiment. Il y en avait notamment dans les plâtres et autres finis architecturaux et dans les matériaux de construction. Lorsque le désamiantage était nécessaire, Golder a fourni les spécifications et a effectué la surveillance des travaux pour s’assurer de leur conformité avec celles-ci.
Par ailleurs, comme les matériaux contenant de l’amiante sont très sûrs s’ils sont recouverts et laissés intacts, une partie du rôle de Golder consistait à produire, pour utilisation future, un document indiquant exactement les endroits où l’ancien plâtre est présent dans le bâtiment. L’information transmise pourra ainsi servir à mettre au point une méthode permettant aux futurs travailleurs de couper ou d’enlever le matériau, au besoin, sans s’exposer à un danger. Le document est nécessaire, car les sections de plâtre neuf et d’autres finis architecturaux sans amiante sont parfaitement harmonisées avec les anciennes sections.
Importance des fondations
L’équipe environnementale de Golder a également étudié les sols sous le bâtiment pour y déceler la présence de contaminants. Pour traiter les eaux souterraines potentiellement contaminées sous la structure, Golder a contribué à la réutilisation d’un équipement de traitement de l’eau qui avait servi dans un autre projet patrimonial à proximité, au 180, rue Wellington. Il s’agissait d’une solution économique pour combler le besoin de traiter les eaux souterraines du projet de la gare Union, de sorte qu’il soit sécuritaire de les déverser dans le réseau d’égouts de la ville.
Un troisième type de défi concernait la géotechnique. Il s’agissait de combler les nombreuses lacunes en matière de données liées aux détails manquants sur les fondations, y compris les phases de la conception détaillée, de la préparation de l’appel d’offres (incluant la préparation des plans émis pour la construction) et de la construction. Les travaux comprenaient des excavations dans la roche-mère juste à côté des fondations du bâtiment et sous celles-ci, qui ont nécessité un renforcement rocheux pour le soutènement avant et pendant l’excavation.
Le travail a été difficile et a nécessité de nombreuses évaluations sur place de l’état observé. Golder a travaillé avec Services publics et Approvisionnement Canada et le gestionnaire de la construction pour élaborer des solutions. L’équipe de Golder a effectué les inspections géotechniques pour le renforcement et l’inspection de la roche, et elle était sur place à temps plein pour certaines opérations difficiles de reprise en sous-œuvre, là où la roche était particulièrement faible.
De 2014 à 2019, Golder a assuré la coordination entre les ingénieurs en structures, les architectes, les constructeurs, les gens de métiers, les représentants de Services publics et Approvisionnement Canada et d’autres intervenants. L’une des priorités du gouvernement fédéral était d’assurer une bonne intendance des déchets solides générés par le projet. Golder a effectué pendant toute la durée du projet un audit qui a montré que plus de 90 % des déchets de construction du projet ont été détournés des sites d’enfouissement.
Dans tout réseau de transport, ce sont les objets brillants que sont les avions et les trains qui retiennent l’attention. Mais le système serait paralysé si les valises des passagers ne se rendaient pas à destination. Dans le cadre du projet visant à offrir un nouveau toit au Sénat du Canada, le travail fait par Golder pour relever les défis créés par le passé de l’édifice a été un élément clé du succès. En février 2019, l’édifice du Sénat du Canada a officiellement rouvert ses portes pour jouer son rôle actuel.
