Dans la foulée de la rupture survenue en août 2014, la Mount Polley Mining Corporation (MPMC) a demandé le soutien de Golder pour la réhabilitation et la restauration du site. Ce mandat englobait les évaluations environnementales, la conception et la reconstruction du parc à résidus, la restauration des rivières et de l’habitat des poissons, la communication et la consultation avec le public et les Autochtones, ainsi que l’obtention de permis et la gestion des eaux.
La société a repris l’exploitation de la mine deux ans plus tard, et le rétablissement du cours d’eau affecté par la rupture du parc à résidus est bien engagé au site minier de Mount Polley, dans le centre de la Colombie-Britannique. La rupture a été causée par une défaillance dans la couche de dépôts glaciolacustres de la fondation du talus entourant le parc à résidus, ce qui a libéré des résidus, de l’eau et des matériaux de construction dans l’environnement en aval, y compris le lac Quesnel.
Une technique novatrice pour gagner la course contre la montre
Après la rupture du parc, la priorité immédiate consistait à diminuer les risques de rejets supplémentaires. Il fallait agir avec urgence puisque chaque printemps, la fonte des neiges fait augmenter le niveau d’eau dans les lacs et rivières de la région. Comme ce phénomène annuel accroît le débit de crue et cause des débordements, il pourrait causer davantage d’érosion ou entraîner encore plus de résidus dans les cours d’eau déjà contaminés.
Pour résoudre le problème, Golder a conçu un talus au point de rupture. Mais en raison de l’hiver précoce dans la haute région montagneuse de Cariboo, en Colombie-Britannique, plusieurs techniques de construction traditionnelles étaient tout simplement impraticables. Le problème devait toutefois être résolu en hiver; c’était la course contre la montre avant les débordements printaniers.
Un consultant sénior en résidus miniers de Golder a assumé le rôle d’ingénieur désigné pour le projet de stabilisation et de réparation du parc à résidus (PAR).
La solution de Golder consistait à bâtir un talus en agrégats concassés doté d’une barrière centrale à faible perméabilité au cours de l’hiver en employant la technique de mélange du sol à un liant appelée Cutter Soil Mixing. La première étape était de construire le talus à partir d’agrégats concassés. Ensuite, une sonde profonde équipée de têtes de forage contrarotatives était introduite dans le sol et la fondation, jusqu’à la profondeur ciblée. Une fois que les têtes de forage étaient remontées, une boue de bentonite et de ciment était injectée dans la fondation du talus, puis malaxée avec les agrégats concassés à l’aide des têtes de forage pour créer une colonne de ciment flexible. Une fois durcie, cette colonne souterraine permettait de répondre aux spécifications. Une rangée de colonnes chevauchées a été construite pour former un mur parafouille souterrain à faible perméabilité le long du nouveau talus. Grâce à cette technique, le talus a pu être construit en hiver.
La remise en état du parc à résidus a permis de gérer les débordements survenus en 2015. Plus tard cette même année, Golder a conçu un plan d’élévation du talus du parc. La construction a été autorisée, et le parc à résidus a été remis en service. Par conséquent, l’exploitation minière a pu pleinement reprendre en juin 2016, deux ans après l’incident.
Des travaux d’ingénierie et d’environnement intégrés
Il était également urgent de suivre les directives du gouvernement quant au freinage de l’érosion du substrat exposé du cours d’eau, ce qui réduirait la turbidité de l’eau se déversant dans le lac Quesnel.
Pour ce faire, Golder a collaboré avec le personnel de la MPMC et d’autres intervenants, en plus de consulter des communautés autochtones incluses dans le cadre réglementaire de gouvernement à gouvernement. L’atteinte du double objectif de conformité réglementaire et de reconstruction de l’habitat a nécessité une intégration des aspects technologiques et environnementaux du projet. Cela signifie que le cours d’eau a dû être conçu avec la prévention de l’érosion, la faisabilité et la création d’un habitat fonctionnel en tête.
La restauration de l’habitat consistait à reproduire le tracé naturel du cours d’eau dans le canal, tout en intégrant des éléments comme des portions rapides et lentes ainsi que différents habitats pour les poissons, dont des substrats de fraie et des endroits cachés pour les poissons en début de croissance.
Afin de mener à bien le projet, Golder a dû s’écarter de la méthode traditionnelle dans laquelle une entreprise conçoit un plan, demande et obtient un permis, puis procède à la construction. Les travaux comportaient une part importante d’ingénierie et de prise de décisions sur le chantier, notamment pour respecter les échéances. Cela signifie que les modifications aux plans pouvaient être rapidement mises en œuvre, mais seulement avec la participation de tous les groupes représentatifs chargés d’appliquer ces modifications par l’intermédiaire d’un groupe de travail.
Une surveillance par drones
Vers la fin des travaux de restauration du cours d’eau, Golder devait tourner son attention vers la surveillance du site afin de valider l’efficacité des ouvrages et le rendement physique et biologique des mesures de restauration.
Le gouvernement du Canada exige cinq ans de surveillance continue après l’achèvement d’un projet. Traditionnellement, une équipe était envoyée sur place pour vérifier la stabilité physique des ouvrages. L’équipe de Golder a été la première à déployer des véhicules aériens sans pilote (UAV, ou drones) pour ce type de travail..
Deux fois par an, un membre d’équipe se rend sur le site et téléguide un drone à environ 15 mètres (45 pieds) au-dessus du sol pour capturer des images de la zone réhabilitée. Ces images sont ensuite assemblées en une seule représentation de la zone à l’aide d’un logiciel de photogrammétrie.
Toutes les caractéristiques du cours d’eau peuvent être localisées, enregistrées et analysées à partir de cette représentation, qui permet de comparer les résultats à ceux des années précédentes. Par conséquent, toute variation importante qui laisserait supposer de l’érosion peut être marquée pour un examen approfondi. (Pour en savoir plus, consultez l’article de CIM Magazine sur l’utilisation de drones chez Golder pour surveiller le site de Mount Polley [en anglais]. Vous devez vous inscrire pour y accéder gratuitement.)
Des résultats prometteurs dans l’environnement restauré
L’équipe de Golder a constaté des signes encourageants quant au succès de la restauration : arbres et végétaux en pleine croissance, présence des mêmes espèces de poissons qu’avant la rupture, et retour d’autres espèces sauvages. L’équipe de levés de Golder a constaté que depuis deux ans, les truites arc-en-ciel reviennent frayer dans l’habitat restauré. D’autres espèces sont également revenues s’y installer, notamment des ours, des lynx et divers oiseaux.
Après avoir surveillé la zone du projet pendant deux ans, Golder a remarqué que 757 des 770 éléments à l’étude – blocs rocheux, billots et autres – ne montrent aucun signe de mouvement. Cela révèle que la conception du cours d’eau et les mesures de restauration ont porté leurs fruits.